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Christine Lombez

Nantes Université - Institut Universitaire de France

Situation professionnelle
En poste
Ouverte aux opportunités
Cet ouvrage à multiples facettes sur les circulations intellectuelles en Europe en temps de guerre aborde les représentations du théâtre allemand à Paris durant l’Occupation, la récupération politique du romantisme en Belgique, la traduction de bandes dessinées américaines sous Vichy, sans oublier le rôle joué par des revues ou périodiques culturels français, belges, italiens plus ou moins idéologiquement orientés. On y découvre l’étendue de la pénétration allemande dans une Europe fracturée par la montée du fascisme et par la guerre, mais aussi les forces dissidentes qui s’y expriment, symboles de la résilience de tout un continent qu’illustrent les mots de Max Pol Fouchet en 1940 dans Fontaine : "Nous ne sommes pas vaincus."
Ce projet lauréat de l'ERC Advanced Grant 2021 dirigé par Christine Lombez et réunissant 8 pays d'Europe a pour ambition d'écrire une nouvelle page de l'histoire européenne au prisme de la traduction littéraire
Date de création
01 oct. 2022
Durant cinq ans (2014-2019), l’équipe TSOcc, composée de chercheurs français et internationaux sous la direction de Christine Lombez (Université de Nantes/IUF), a identifié les œuvres traduites, dépouillé les publications (revues, journaux et autres périodiques) qui s’en sont fait l’écho, retracé les médiateurs à l’œuvre (traducteurs mais aussi éditeurs, enseignants...), afin d’apporter des éléments souvent inédits à la compréhension des échanges littéraires en France et en Belgique à un moment particulièrement délicat de leur histoire.

La base de données TSOcc permet pour la première fois aux chercheurs d’accéder à ce recensement des traductions parues en France et en Belgique sous l’Occupation allemande entre 1940 et 1944.
Se plaçant dans le prolongement des recherches traductologiques en microhistoire (J. Munday) et des Translators Studies initiées par A. Chesterman, ce volume ambitionne de rendre compte de la traduction dans un moment historique spécifique (en temps de guerre), à travers le regard ou les propos de ceux qui l’ont pratiquée. Réalisé dans le cadre du programme de recherches IUF « Traductions sous l’Occupation France, Belgique 1940-44 » (www.tsocc.univ-nantes.fr), cet ouvrage collectif donne un coup de projecteur sur la destinée de médiateurs littéraires (chroniqueurs d’une presse compromise avec l’Occupant ou bien militants dans la clandestinité, professionnels des Lettres, enseignants ou amateurs, émigrés, femmes, hommes) dont la plupart, volontairement ou non, sont redevenus anonymes avec le temps et les conséquences de l’après-guerre. Traducteurs de divers bords, Français ou étrangers, confirmés ou non, se retrouvent, pour la première fois, projetés sur le devant de la scène, révélant parfois des trajectoires (intellectuelles ou personnelles) des plus inattendues. Ce volume riche de nouveautés et de contenus inédits vise à rendre aux traducteurs, ces « acteurs invisibles de la littérature » (M. Blanchot) la place qui leur revient.
Date de création
14 nov. 2019
SOMMAIRE

AVANT-PROPOS (C. Lombez)

BRAENDLI Stefanie (Université de Lausanne)
« Traduire depuis la Suisse en 1943. Le cas de la revue genevoise Lettres »

ENDERLE-RISTORI Michaela (Université de Tours)
(« 1943 – un tournant pour l'Aktion Übersetzung ? Otto Abetz et l'organisation des traductions de l'allemand »)

HUMBERT-MOUGIN Sylvie (Université de Tours)
« Les Troyennes de Sénèque dans la traduction de Gabriel Boissy (1943). Une tragédie antique de circonstance »

LOMBEZ Christine (Université de Nantes, IUF)
« 1943 au miroir de la traduction poétique en français : pour un état des lieux »

TAUTOU Alexis (Université de Rennes II)
« 1943 : ‘l’année Hölderlin’ vue de France »

VIGNALE François (Université du Mans)
« La revue Fontaine et ses réseaux en 1943 »
« J'ai coutume de dire », écrivait en 1980 le poète Eugène Guillevic, « que la traduction des poèmes n'est pas difficile, qu'elle est tout simplement impossible, mais que l'homme n'a jamais réussi que l'impossible (...) et raté le possible. » À l'opinion répandue qui veut que la poésie soit intraduisible, les poètes qui ont traduit d'autres poètes ont apporté un démenti éclatant, particulièrement tout au long du XXe siècle. Christine Lombez examine ici les cas exemplaires de quelques éminents poètes traducteurs: P. Albert-Birot, S. Beckett, Y. Bonnefoy, A. Guerne, Guillevic, P. Jaccottet, R. M. Rilke, B. Pasternak, H. Thomas, M.Tsvetaïeva, mais aussi des personnalités à redécouvrir comme Jean Prévost ou Armand Robin. À première vue marginale, la traduction poétique pose en réalité des questions essentielles à la compréhension de l'art de la traduction en général. Dans quelle mesure le poème, une fois traduit, appartient-il encore à son auteur? Le poète traducteur peut-il (et doit-il) s'effacer derrière celui qu'il traduit? Entend-il le servir, ou cherche-t-il à s'approprier son œuvre? N'est-ce pas lui-même qu'il recherche dans l'autre? Et qu'advient-il quand un poète se traduit lui-même? Pour y répondre, Christine Lombez apprend à son lecteur à écouter les poèmes traduits, à déceler en eux les conflits secrets dont ils portent les traces. Son livre est aussi une magistrale réflexion sur la tension qui hante toute écriture poétique: écrire un poème s'apparente plus qu'on ne croit à un processus de traduction. Une anthologie de réflexions de poètes traducteurs sur la traduction .complète cet essai.
A travers la sélection d’une quinzaine de traductions (françaises, mais aussi anglaise, espagnole, italienne, grecque moderne et russe) de l’incipit de la Première Elégie de Duino (1912) de Rainer Maria Rilke (1875-1926), cet ouvrage se propose de faire lire le poète allemand autrement, au miroir de multiples versions (qui sont autant d’interprétations, souvent très personnelles) et de mettre en perspective les choix effectués par divers traducteurs européens (poètes, universitaires, traducteurs confirmés ou simples « amateurs ») entre les années 1930 et l’an 2000, tout en réfléchissant aux contraintes d’expression imposées par les différentes langues en présence.
La traduction d’œuvres littéraires est l’un des moyens les plus sûrs pour s’ouvrir à d’autres traditions d’écriture et faire ainsi dialoguer les cultures. Toutefois, ce dialogue peut se révéler biaisé lorsque l’activité des traducteurs se déploie dans un cadre politiquement contraint et orienté par des desseins idéologiques. Quel « Autre » importe-t-on, dans ces conditions, vers la langue-cible ? Comment, pour quel public et avec quel objectif ? La période de l’Occupation allemande en France (1940-44) cristallise de manière exemplaire ces interrogations. Les quatre années durant lesquelles la France a été soumise à la loi de l’Occupant a eu, outre d’évidentes répercussions politiques et économiques, un impact important dans la vie culturelle du pays : il s’agissait en effet pour l'Allemagne fasciste de mettre au pas la France vaincue après l’armistice de 1940 et de lui imposer un ordre nouveau fondé sur les valeurs nationales-socialistes, avec, au premier plan, et au moyen de la traduction en français, l’introduction massive d’auteurs allemands sur le marché éditorial « officiel » (contrôlé pour tout ou partie par des capitaux allemands).
De ce fait, les années d’Occupation ont vu éclore (en France, mais aussi dans d’autres pays francophones comme la Belgique) un très vif intérêt pour la pratique de la traduction littéraire ; elles ont également nourri dans la presse de tous bords de nombreux débats sur les oeuvres choisies, la manière de les traduire, les profils (parfois controversés) des traducteurs - autant de problématiques dont notre projet ambitionne de rendre compte. Il s’agira donc, en coopération avec une équipe internationale et grâce à une importante collecte de données bibliographiques encore inédites, de mettre au jour tout un pan de l’histoire littéraire française et francophone qui n’a, jusqu'à aujourd'hui, jamais fait l’objet d’une exploration systématique.
Histoire des Traductions en Langue Française
XIXe siècle (1815-1914)
Sous la direction d'Yves Chevrel, Lieven D'hulst et Christine Lombez
Editions Verdier, 2012
L’ouvrage illustre l’importance du rôle joué par la traduction de la poésie allemande dans l’espace littéraire français de la première moitié du XIXe siècle. Cette enquête favorise l’étude de problématiques encore peu exploitées (place des traductions et des traducteurs de la poésie allemande dans le développement de la création poétique française, traduction comme vecteur du transfert de motifs ou de formes poétiques, de modifications métriques, etc.), dans une perspective dynamique dépassant la traditionnelle approche des « influences » et ouvrant une nouvelle voie à l’étude et à la critique des traductions en général.
(Niemeyer, Tübingen, 2009)
Actes du Frankoromanistentag (Freiburg im Breisgau, 2004), autour de la notion de "transfert" dans les études littéraires comparatistes. L'Harmattan, 2007.

Sommaire

Christine Lombez, Rotraud von Kulessa
Introduction

Jörn Albrecht (Allemagne)
La traduction des poststructuralistes français en allemand :
un cas de « transfert culturel » ?

Heidi Aschenberg (Allemagne)
La traduction comme transfert culturel ? A propos des
textes sur la Shoah

Marcelo Backes (Allemagne)
« Le chat est sorti du chat et il n’est resté que le corps
du chat ». Guimarães Rosa : un problème classique
d’orientation dans l’activité de traduction

Nathalie Courcy (Canada)
La traduction littéraire au Canada entre 1997 et 2001 :
un pont (fragile ?) entre deux communautés linguistiques
et culturelles

Suzan van Dijk (Pays-Bas)
Madame de Genlis traduite par Elisabeth Bekker :
transfert culturel ou participation à un même mouvement
international ?

Vera Elisabeth Gerling (Allemagne)
La Vagabonde de Colette en allemand : entre
émancipation et érotisme

Joseph Jurt (Allemagne)
Traduction et transfert culturel

Annette Keilhauer (Allemagne)
Traduction, transferts culturels et Gender. Réflexions
à partir des relations franco-italiennes au XIXe siècle

Rotraud von Kulessa (Allemagne)
Le théâtre français en Italie au XVIIIe siècle : Luisa
Bergalli Gozzi, traductrice et médiatrice

Frank Leinen (Allemagne)
Limites et possibilités du transfert culturel. L’exemple de
la traduction allemande de L’Amour, la fantasia
d’Assia Djebar

Christine Lombez (France)
Traduire la poésie européenne en France au XIXe siècle.
Quelques propositions en vue de l’élaboration d’un
dictionnaire des traducteurs de poésie en français

Stéphane Michaud (France)
Traduire la correspondance entre Anna Freud et Lou
Andreas-Salomé : enjeux et problèmes méthodologiques

Christoph Müller (Allemagne)
Traduction et paraphrase de textes français au Portugal
au XVIIIe siècle : le développement d’un nouveau style

Michael Schreiber (Allemagne)
Transfert culturel et procédés de traduction : l’exemple
des realia

Beate Thill (Allemagne)
« Défaire les cases » – la langue et la traduction dans le
transfert culturel

Irene Weber Henking (Suisse)
« Durch diese hohle Gasse muss er kommen… » – La
réception de la littérature suisse. – D’une interprétation
sociolinguistique vers un transfert esthétique des dialectes
alémaniques

Frédéric Weinmann (France)
Une chevauchée fantastique entre l’Allemagne et la
France. (1) Avant l’apparition de Lénore en France

Blaise Wilfert-Portal (France)
Des bâtisseurs de frontières. Traduction et nationalisme
culturel en France, 1880-1930.
Actes du colloque bilatéral Montpellier-Heidelberg sur la traduction poétique (tenu en 2003, année de la commémoration des accords de l'Elysée - 1953). Textes réunis par C. Lombez et R. Sauter. PU Montpellier, 2004.
Ce livre analyse le rôle joué par l'activité de traduction chez le poète Philippe Jaccottet, traducteur de R. M. Rilke et F. Hölderlin. Artois Presses Université, 2003.
Cet ouvrage propose un parcours d'histoire littéraire dans la poésie de langue française du XXe siècle, d'Apollinaire à Y. Bonnefoy, en passant par les poètes québécois, africains et antillais, sans oublier les auteurs de chansons à texte (L. Ferré, S. Gainsbourg, etc.). Ed. du Temps, 1999.